L'équilibre des forces dans le corps

La pratique du zhanzhuang pour le bien-être fut développé par Wang xiangzhai à partir des années 60, lorsqu'il travailla en collaboration avec des chercheurs de l'hopital de Baoding.

Les principes du zhanzhuang pour la santé consiste en une sollicitation naturelle des activités cérébrale et cardiaque au sein de postures statiques. Ces deux systèmes sont regroupés autour d'un même concept en médecine traditionnelle chinoise, puisque le caractère du coeur (xin) peut aussi bien désigner l'organe en lui même que l'activité spirituelle (esprit). D'ailleurs, sa représentation ancienne, peut aussi bien être celle du coeur que de l'encéphale : tout deux possèdent un reservoir central, deux ventricules, une enveloppe et le sens d'écoulement figuré par une sorte de queue vers le bas peut aussi bien représenter une artère qu'un nerf moteur...





La représentation ancienne du caractère Xin (calligraphie de l'auteur)




La stimulation simultanée du coeur et de l'encéphale passe avant tout par l'activation de l'intention (le yi) au travers de différentes visualisations. L'intention entretient une étroite relation avec l'esprit (le shen). Cette relation entre intention (yi) et esprit (shen) est assez difficile à cerner, à ce propos, Wang xiangzhai, dans l'un de ses ouvrages, nous éclaire en ces termes :

« Pour bien comprendre la phrase "l’esprit est détendu et l’intention est tendue.", il faut d’abord connaître la différence entre esprit et intention :


L’esprit réagit en premier à une stimulation extérieure. Par exemple, si l’on est surpris et que l’on sursaute, c’est un mouvement du à une stimulation de l’esprit.
L’intention, réagit en second et correspond, par exemple, à le réaction de réponse à cette stimulation extérieure.
On peut dire que l’esprit est la racine de la réaction et que l’intention contient la possibilité de réaction appropriée.

Lorsqu’on dit l’esprit est détendu, cela correspond à une décontraction totale du corps. Elle agit sur les muscles, le système pileux (les pores) et le système sanguin qui n’ont alors plus de barrière nerveuse les empêchant de s’exprimer.

L’intention est tendu, signifie qu’elle est au commande du Qi, ce qui a pour effet d’augmenter le flux sanguin. »




Wang xiangzhai, pratique du zhanzhuang avec l'esprit détendu et le sourire




Selon He jingping, disciple de Wang xiangzhai, le zhanzhuang est une méthode qui permet de rétablir les différents déséquilibres corporels. Son maître avait dit à ce sujet que l'apparition d'une maladie est due à une "perte d'équilibre" d'un organe dans sa fonction. Il disait également à ce propos que ce principe était semblable à un autre principe de l'art martial : "faire voler" un adversaire en le projetant en arrière n'est possible que si son équilibre à d'abord été rompu !

La maladie ne s'installe donc que si la fonction d'un organe n'est plus équilibré.

Wang xiangzhai disait également qu'il n'existe pas d'équilibre absolu mais une possibilité de controler son équilibre à un moment donné.

Cette notion d'équilibre et de déséquilibre des organes et de leurs fonctions tend à rejoindre les théories utilisées par l'ostéopathie et la chiropraxie, lesquelles sont intimement liées à la posturologie...



Relations entre les différents organes et le système nerveux autonome, matérialisé par la colonne vertébrale





Dans son ouvrage "xiquan yi de", Wang xiangzhai écrivait :

«Dans l’art martial, la santé est primordiale. Ensuite vient l’autodéfense.

La pratique du zhanzhuang peut aider nombreuses personnes soufrant de maladies chroniques et qui ne parviennent pas à se faire traiter de manière correcte par la médecine classique. Grâce aux exercices, on peut parvenir à rester valide et apte à travailler jusqu’à un age avancé. C’est une des valeur de l’art martial. Ce genre d’exercice peut être décrit comme une façon de « se reposer en s’entraînant ou de s’entraîner pendant le repos ».





Pratique du zhanzhuang pour "l'équilibrage des forces corporelles"





Il y écrivait également que :

« Ce genre d’exercice est très facile à apprendre. Rien qu’en le voyant faire, on peut déjà en connaître les grandes lignes. Les résultats viennent aussi très rapidement. Mais il ne faut pas trop « forcer » mentalement ou physiquement. De la sorte, on peut développer de bonnes habitudes, utiles dans la vie courante car permettant d’agir de manière plus efficace. Cet exercice est bon pour le corps et pour l’esprit. En revanche, en recherchant des mouvements complexes ainsi que la force, on n’obtiendra aucun résultat. »

Ne pas forcer mentalement ou physiquement correspondant au principe cité plus haut de "rétablir l'équilibre corporel"...

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