A la recherche des origines (première partie)
Bien plus qu'un grand artiste martial, Wang xiangzhai était un grand historien et théoricien de l'art et de la tradition chinoise.
Nombreuses expressions et nombreux termes utilisés dans son enseignement son issues des connaissances ancestrales disparues qu'il remis au gout du jour :
Wang xiangzhai, grand maître, historien et théoricien de l'art martial
La posture sur une jambe est bien connue de ceux qui pratiquent l'école de Wang xiangzhai. Elle est appelée ziwuzhuang ou bien dulizhuang, ce dernier nom faisant référence à la forme traditionnelle du "coq d'or se tenant sur une patte" (jingji duli) que l'on retrouve en taijiquan. Ziwuzhuang, la posture du méridien ou "posture midi-minuit" est une "posture miroir" : un bras et une jambe opposés font connection avec le ciel et le sol, les deux autres se rejoingnent au centre.
Posture ziwuzhuang du yiquan par Li jianyu
Or, dans l'ouvrage "Tout sur l'art du xingyiquan" (Xingyiquan shu daquan) écrit par un groupe d'experts de cette école, on peut lire ce passage sur la pratique du zhanzhuang :
"Le travail des postures du xingyiquan, à l'époque de l'ancien xinyiquan, se nommait "posture du méridien" (ziwuzhuang) ou encore "posture des trois ensembles" (sancaishi).
Le terme ziwuzhuang fait référence aux caractère zi, qui désigne minuit, moment ou le yin est à son maximum et au caractère wu, qui désigne midi, moment ou le yang est à son maximum. L'importance de cette posture étant indiqué par le temps suggéré de pratique : "de midi à minuit" !
De plus, dans la tradition chinoise, midi fait référence au sud (le midi) et au feu, alors que minuit fait référence au nord et à l'eau. Lors de la pratique, il convient, en principe de pratiquer face vers le sud, en correspondance avec le midi (wu) et dos vers le nord, en correspondance avec la minuit (zi), tout en cherchant à méler eau et feu avec l'intention...
...Dans l'ancien xinyiquan, la méthode de ziwuzhuang passe par deux étapes. Lors de la première étape, on pratique l'emmagasinement du qi dans le dantian grace à la posture du singe, également appelé "s'accroupir comme un singe" (dunhouzhuang). Lors de la deuxième étape, on apprend à "faire jaillir du dantian" (shedantian). Cette pratique consiste en une technique de déplacement vers l'avant accompagnée du "son du tonnerre" (leisheng, le nom donné à l'émission du son dans l'ancien xinyi), qui permettent de faire sortir le qi hors du dantian. Dai longbang et son fils attachaient tout deux beaucoup d'importance au travail du dantian."
"Se tenir accroupi tel un singe" par le maître de xinyiliuhequan Wang yinghai
Cette posture du singe ainsi que le jaillisement du dantian sont, encore de nos jours, pratiqués dans le style de xinyi de la famille Dai comme la base de leur neigong et il existe une analogie certaine entre cet exercice et la marche mocabu de Wang xiangzhai. Le but de l'exercice de "Se tenir accroupi tel un singe" étant de relier "les trois courbes" du corps.
La marche du xinyi "faire jaillir du dantian" suivi de la marche du yiquan mocabu
Dans le xingyiquan, que Li luoneng créa sur la base de cette dernière école, le travail de la posture santishi vint remplacer celui de la posture du singe. Santishi signifiant "la posture des trois parties du corps". Li luoneng et Guo yunshen en firent l'apprentissage de base de leur enseignement.
Jiang rongqiao dans la posture santishi
La liaison des trois ensembles corporels (santi) que sont les jambes, le tronc et les bras, passe par trois articulations majeures, désignées dans le style Dai de xinyiquan comme "les trois courbes".
Ces trois ensembles unifiés correspondent à trois des six harmonies (liuhe) : les trois harmonies externes.
(A suivre...)