Les principes du Hequan dans le Yiquan

Pendant les échanges que Wang xiangzhai eut avec des maîtres de Hequan, il aurait appris et assimilé certains des principes chers au Yiquan, notamment le principe du Zong.

L'expression« Zong » vient d'un dialecte de la région du Fujian (d'ou le Hequan est originaire). Ce caractère représente le mouvement qu'effectue un chien lorsqu'il veut chasser l’eau de son poil après un bain.

C’est un des principes fondamentaux du Hequan.

Les animaux comme le chien, le tigre ou le léopard utilisent ce mouvement. L’homme, quand à lui, perd le contrôle de cette faculté progressivement, à mesure qu’il grandit. Et, même lorsqu'il tremble de froid ou lorsqu'il éjecte la sueur dégoulinant de son visage par temps chaud, il se contracte et se raidit au lieu de garder le tronc relaché. Les animaux, eux, savent secouer leur corps sans se raidir.
Lorsqu'un expert maîtrise cette force du Zong, toute force qui l’agresse est rejeté inconsciemment. L'adversaire éprouve alors la sensation de recevoir une décharge électrique. Un maître de très haut niveau ne reçoit jamais de coup en laissant son adversaire indemne. S’il est frappé, il se produit une réaction de soubressaut mu par la force globale de son corps.
On peut parfois lire des histoires de grands maîtres dont les agresseurs se blessaient le poignet en les frappant, ce ne sont pas des mythes...

Il existe de subtiles différences entre le jing du corps total, comme en Xingyiquan ou en Taijiquan, et le Zongjing. La plupart des écoles mettent l’accent sur l'accumulation et le relâchement de la force. Dans une situation de combat, accumuler la force peut être comparé à bander un arc et relâcher la force à décocher une flèche. Cela demande un relâchement complet du corps comme préparation et une soudaine tension de tous les groupes musculaires et tendineux durant la phase de sortie de la force. Avec le principe du Zong, le corps est rempli comme un ballon après que les muscles aient été relâchés et que le corps tout entier soit connecté. C’est comme une arbalète tendue pendant le combat. Elle lâchera sa flêche au moment opportun. Cela ne nécessite pas l’accumulation avant la sortie de la force (en deux phases). La différence peut être vue de cette façon : L’un tend l’arc pour lâcher la flèche, l’autre n’a qu’à presser la détente. Une autre manière de se représenter la différence tient dans ce que la plupart des écoles font sortir la force comme un boulet de canon. La force part dans la direction choisie à partir du centre du corps. Quand un chien s’ébroue, ce n’est pas dans une direction que l’eau est éjectée, mais dans toutes les directions, comme quand une bombe explose.
Le principe du Zong est plus facile à assimiler lorsqu'on a déjà maîtrisé la force totale (force du corps uni) . Ca l'est beaucoup moins lorsqu'on n'a pas cette base indispensable.






Fali sur le coté, tout le corps projète la force

La force résonante


Madame Fang qiniang ainsi que les autres maîtres qui ont créé le Hequan, l'ont fait après avoir observé le mouvement des grues. Comme les maîtres des autres écoles, ils ont pris leur inspiration dans le maniement des armes, plus particulièrement l’escrime et le tir à l’arc en ce qui concerne le Hequan. Pour illustrer certains de leur propos, les maîtres du Hequan utilisent l’image du Guanghu (un instrument chinois proche du violon) :

Après un spectacle, le musicien doit relâcher les cordes de son instrument avant de l’accrocher au mur, puis les retendre correctement avant son prochain concert. Cette action est crucial car si les cordes sont trop molles, il ne pourra en tirer aucune note et si elles sont trop tendues, elles casseront.

Engager un combat est comme tendre une arbalète ou accorder les cordes d’un violon : ce n’est qu’à ces conditions qu’on peut lâcher une flêche ou jouer de la musique.

De même, le combat en Yiquan exige que " trop mou, il faut se tendre un peu ; trop dur, il faut se détendre. Mais, il ne faut jamais être trop dur ou mou". Les concepts de doux et de dur sont évidents dans l’esprit des gens, mais il faut beaucoup de temps pour vraiment les comprendre et les assimiler.

Trop souple, on est mou.

Trop dur, on est lent et crispé.

Il est impératif de bien comprendre cette relation avant de s’entraîner au Fali.

La force résonante fait référence à la vibration que l’on peut observer sur les membres des pratiquants avancés à chaque fois qu’ils font appel à leur puissance. - En Yiquan, on peut patfois observer ces tremblements lors de la pratique du shili. Ils sont en réalité la résultante d'une mise en tension du Yi (l'intention) en gardant les muscles volontaires relachés. - De nos jours, certaines personnes font délibérément trembler leurs bras durant la pratique. Peut être ont-ils vu ce phénomène et essayent-ils de l’imiter…





Le maitre de hequan huang xinxiang, on peut voir les tremblements caractéristiques de la force résonante lors de sa forme



En réalité, "ces tremblements viennent naturellement, même si on essaye d’y résister, comme une flèche qui jaillit d’un arc". Il n’est pas dans l’intention de l’archer de faire vibrer la corde de son arc : même après que l’arc se soit détendu, la corde vibre encore. C’est la même chose quand la flèche atteint sa cible : elle vibre d’elle-même. C’est le signe d’une grande force de pénétration. C’est ce que les gens pensaient lorsqu'ils disaient du Bengquan de Guo yunshen qu'il était "comme une flèche".


Parce que les grands maîtres de Hequan ou de Yiquan utilisent le Zongjing comme force fondamentale, ils doivent pouvoir attaquer de n’importe quelle position...

*Ce texte est tiré d'un article paru dans un magazine d'arts martiaux Taiwanais

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