Extrait du texte "les bénéfices de la pratique de la boxe"


"Xiquan yi de" est un des publications de Wang xiangzhai. Il fut aidé dans la rédaction de ce texte par la colaboration de deux de ses disciples : Sun wenqing et Li jianyu.

Ce texte nous présente, dans une réfléxion moderne et sensé, le lien étroit qu'entretiennent art martial et Santé. Il apporte, en outre, de nombreux détails pouvant servir à la pratique. En voici un extrait :



Il existe une phrase célèbre qui dit: « Avec une bonne santé, on peut réaliser de grande choses ». En d’autres termes, si vous êtes en bonne santé, vous pourrez vivre longtemps et vous réaliser dans de grandes causes.

La santé est extrêmement importante et dépend d’une constante activité au travers d’exercices appropriés. Afin de savoir si un exercice est bon pour la santé ou non, il est nécessaire de faire quelques recherches ainsi que de les tester d’un point de vue pratique.
Comment accomplir un test ?
Avant d’entreprendre une pratique il faudrait procéder à des analyses scientifiques : L’état du cœur devrait être vérifié ainsi que la pression sanguine, les pulsations cardiaques, la respiration, la quantité de globules rouges et de globules blancs présents dans l’organisme. Après avoir pratiqué quelques temps, il faudrait refaire ces même tests. Ceux-ci déterminerons véritablement si les exercices physiques pratiqués sont correctes ou non. Une bonne méthode d’exercices physiques est en accord avec les principes naturels de fonctionnement du corps humain. Seul ce type de méthode est bénéfique pour la santé.

Des exercices appropriés peuvent modifier le métabolisme des cellules du corps humain ainsi que des organes de manière positive. Ils peuvent améliorer le fonctionnement du système respiratoire et du système vasculaire ainsi que le métabolisme humain en général. En d’autres termes, on peut dire qu’ils activent l’organisme humain dans son intégralité. En terme de croissance, ils aideront au développement et renforceront le corps et les différents organes. Pour ce qui concerne les personnes d’age mûre, ces exercices devraient les aider à resté mince et en bonne santé. S’ils ne sont pas pratiqué assez intensément, les résultats ne se montreront pas, mais s’ils sont trop intensifs, ils endommageront le corps et seront source de maladies.




Wang yufang, fille de Wang xiangzhai, pratiquant le shili




Dans les formes classiques d’exercices, on peut déjà constater des difficultés respiratoires et une accélération cardiaque avant que le corps n’ait manifesté une quelconque fatigue. L’exercice doit donc être arrêté à ce moment de façon à laisser le cœur se reposer et la respiration revenir à la normale.

La science du combat chinois use d’une méthode différente. Il s’agit d’exercer les muscles et le système vasculaire. On peut dire qu’on exerce toute les cellules du corps. Le principe consiste en la stimulation simultanée de tous les types de cellules et d’organes dans un même temps. Même si pendant l’exercice les muscles sont fatigués, le pouls est normal et la respiration est naturelle. Après l’exercice, on sent que la respiration est plus aisée et l’on se sent mieux qu’avant. Il s’agit d’un effort graduel, sans accélération cardiaque. Le résultat est un renforcement du corps en gardant une bonne santé. Il n’y a, alors, plus les limites imposées par l’age ou le sexe. Et, parce qu’il n’y a pas d’enchaînement complexe de mouvements, le système nerveux n’est pas agressé et l’on obtient un relâchement des tensions internes, ce qui permet un repos mental. Ceci constitue un des éléments qui fait que l’entraînement à l’art du combat est différent d’autres formes d’exercices.




Zhu yaoting, disciple de Wang xiangzhai




Cependant, lors de la pratique du Zhanzhuang, il faut rester dans certaines positions et à ce moment les tissus et cellules musculaires travaillent. Ce type de travail est particulièrement bénéfique pour le développement des cellules et pour le travail du système vasculaire. Tout le corps et ses organes sont activés. Les organes sont tous stimulés sans danger d’une accélération cardiaque trop importante. Ceci n’a rien à voir avec un mouvement externe. Il est nécessaire de bien comprendre que dans l’art du combat « les grands mouvements ne sont pas meilleurs que les petits mouvements, que les petits mouvements ne sont pas meilleurs que l’immobilité. Le mouvement qui se fait en restant immobile est en perpétuelle naissance et n’a ni début ni fin. »

On peut dire que c’est une branche très spécifique des sciences chinoises, qui n’est connue nul part ailleurs. Mais, jusqu’à présent aucune attention particulière n’était portée à ce genre d’exercice. Et ce n’est pas quelque chose que les gens pourraient comprendre par leur propre expérience. Si l’on pense que des exercices aussi simple en position statique ne permet pas de développer la force et d’entretenir la santé, on fait alors preuve d’une lacune dans ses connaissances. En fait, non seulement ces exercices renforce le corps en un temps très court mais, en outre, ils aident à la guérison de nombreuses maladies chroniques qui sont difficiles à traiter avec des médicaments. Ils sont donc très valables d’un point de vue thérapeutique et prophylactique. C’est une méthode qui ne va pas à l’encontre de la physiologie.




Pratiquer le zhanzhuanggong dans un environnement agréable apaise l'esprit ainsi que les tensions qu'il exerce sur le corps






En ce qui concerne les formes classiques d’exercices, la plupart d’entre elles sont trop intenses, elles affectent le cœur ou bien se concentre sur une partie spécifique du corps. Ainsi, lorsque des personnes qui ont des problèmes de santé ne font pas d’exercice, ils recouvrent souvent la santé. Si, au contraire, ils commencent à faire de l’exercice, non seulement ça ne les aide pas à se remettre mais, souvent, cela aggrave leurs problèmes. Il y a, actuellement, un manque dans le domaine de la recherche sur les pratiques sportives. C’est sûrement une raison à la situation actuelle. Dans le passé, il y eu véritablement de nombreux maîtres de l’art martial qui y laissèrent leur santé, à force d’employer des méthodes inappropriées. La raison à cela est qu’ils usaient de méthodes qui n’étaient pas conformes aux exigences de la physiologie. Tout le monde devrait savoir qu’une science ne s’enferme pas dans de vieilles méthodes, son but est encore moins de préserver les erreurs que contenaient ces vieilles méthodes. La science est basée sur un développement par l’expérimentation. Une méthode doit être constamment développée par l’évaluation des principes au travers de la pratique. Cela doit être pris très au sérieux. Il est nécessaire de bien réfléchir. C’est la même relation qu’entre la lecture d’un livre théorique et l’action qui en découle.

Donc, les exercices ne doivent pas être trop intenses. En allant plus loin, on peut dire que la plupart des exercices qui sont populaires de nos jours , ont été créé pour un publique jeune uniquement. Les besoins des personnes d’age moyen et avancé sont négligés. Pourtant, ce sont bien les personnes âgées de quarante ans et plus qui se chargent des grandes tâches de la société, et ce, parce qu’elles ont de profondes connaissances ainsi qu’une grande expérience. Négliger leur besoin en activité physique signifie négliger leur santé. C’est une grande perte pour la nation !
Ce que j’appelle grands principes au sein d’exercices représentent, en fait, le calme, le respect, le réalisme au sein de l’exercice. Un esprit plus évolué devrait résulter de la pratique de ces exercices. Pour une personne qui a un minimum d’expérience et de connaissances, il apparaît comme évident qu’une mauvaise respiration, qui cause une accélération cardiaque ainsi qu’une tension du diaphragme, doit être banni. Pour ce qui est des personnes de plus de soixante ans, la recherche d’une amélioration de la santé devient une préoccupation bien supérieure à la recherche d’une haute réalisation dans l’art martial.

Il existe trois raisons majeures pour aborder l’étude de l’art martial :

- Entretenir sa condition physique.
- L’auto défense.
- Le plaisir d’apprendre, d’étudier les lois de la nature.

Entretenir sa santé est simple. Il suffit de se relaxer, de chercher à se sentir bien, naturel, léger, sans trop forcer, comme lorsque l’on commence à s’endormir ; imaginer que l’on flotte dans les airs ou dans l’eau – Ceci constitue les recommandations les plus essentielles. Si l’on cherche à faire quelque chose de plus, ça n’a pour effet que de dissiper l’esprit et donc ce n’est qu’une perte de temps. Si, par contre, on cherche à faire un exercice très intense, ça n’a pour effet que d’abîmer la santé.

Une fois que le corps est en bonne santé, on peut aborder l’ auto défense. Ce que l’on nomme auto défense signifie que lorsque l’on est attaqué, « On utilise ses poing et ses pieds » pour résoudre le problème. Son plus haut niveau de maîtrise est difficile à décrire avec des mots. Mais, en tous cas, l’auto défense est en étroite relation avec la santé. Car, avant l’agilité, la puissance et la technique, il faut d’abord avoir une bonne santé. Si l’on cherche à développer la puissance, il ne faut pas utiliser la force. User de la force musculaire empêche un bon développement de la puissance. Pour rendre le corps et les bras agiles, ainsi que les mouvements fluides, la meilleure méthode est le non-mouvement. Lorsque l’on trouve la méthode ennuyeuse ou énervante, on peut passer à des petits mouvements. Mais, au sein de ces mouvements, il est important de « continuer le mouvement lorsque l’on veut l’arrêter et s’arrêter lorsque l’on veut continuer ». En d’autres termes, « Il doit y avoir une volonté de créer le mouvement mais sans rechercher de résultat ».



Li jianyu, posture de "dompter le dragon" à plus de 75 ans





La signification est que le mouvement doit être fait avec beaucoup d’intensité en esprit, mais sans être particulièrement visible de l’extérieur. Il ne faut pas « faire » un mouvement. Lorsque l’on « fait » un mouvement, on peut dire que « rechercher la forme disperse la puissance. Sans forme, la puissance est accumulée ». Ainsi, plus le mouvement est lent, meilleur il est. De cette manière, il est possible de s’améliorer et d’avoir une meilleur compréhension du fonctionnement de son propre corps, jusque dans ses cellules et parties les plus méconnues. Il ne faut pas exécuter l’exercice de manière superficielle, sans y prêter attention. C’est la condition de base pour apprendre un mouvement. Si l’on recherche uniquement la beauté extérieure de mouvements rapides, non seulement, il n’y aura pas de résultat probant mais, de plus, aucune progression ne sera à envisager.

En termes de méthodes et techniques pour vaincre un adversaire, il ne faudrait pas utiliser de techniques préétablies. Si l’on use de techniques créées artificiellement, la faculté naturelle de s’adapter aux changements les plus divers est totalement perdue.



Wang yufang, entourée de Li jianyu et de Sun wenqing, les disciples de son père ayant collaboré à la rédaction de ce texte




Ce genre d’exercice est très facile à apprendre. Rien qu’en le voyant faire, on peut déjà en connaître les grandes lignes. Les résultats viennent aussi très rapidement. Mais il ne faut pas trop « forcer » mentalement ou physiquement. De la sorte, on peut développer de bonnes habitudes, utiles dans la vie courante car permettant d’agir de manière plus efficace. Cet exercice est bon pour le corps et pour l’esprit. En revanche, en recherchant des mouvements complexes ainsi que la force, on n’obtiendra aucun résultat.

Bien que ces exercices soient très simples, de nombreuses personnes les trouvent de plus en plus difficile au fur et à mesure qu’elles les pratiquent. Bien que ces personnes soient assidus, elles ne parviennent pas à distinguer le blanc du noir. Il faut savoir que, dans la nature, on place souvent la norme dans ce qui est hors du commun. Pourtant, en cherchant à sortir du commun, on fait fausse route.

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