L'école Yiquan / Dachengquan et ses représentants
Dénomination
« On peut distinguer trois styles de boxe différents en forme et en appellation issus de l’enseignement de Wang xiangzhai :
- Le Yiquan diffusé par Wang xiangzhai pendant les années 1920, appelé « Yiquan ancien ».
- Le Dachengquan, enseignement de Wang xiangzhai a partir des années 1930.
- Le Yiquan transmis par Yao zongxun, appelé « Yiquan contemporain ».
Pour le premier style, il s’agit de l’enseignement que Wang xiangzhai avait reçu de Guo yunshen. Cet enseignement était constitué des grands principes du Xinyiquan sous une forme pédagogique particulière (zhanzhuanggong).
Le second style représente le mûrissement de l’éducation martiale qu’avait reçu Wang xiangzhai. C’est une méthode d’enseignement : Les sept portes (zhanzhuang, shili, zoubu, fali, shisheng, tuishou, shizhan).
Le dernier style représente l’enseignement issu de Yao zongxun, fondé sur la méthode du Dachengquan (les sept portes), mais incluant ses apports personnels. »
Historiquement, c’est un journaliste, admirateur et ami de Wang xiangzhai, du nom de Zhang yuheng (surnommé Zhangbi) qui avait écrit un article dans lequel il nommait la boxe de Wang Dachengquan, le mot Dacheng désignant dans le taoïsme un stade ultime de réalisation.
Le sens philosophique de certains caractères ayant parfois une portée très étendue, Wang xiangzhai avait, lui même, adopté le terme Dacheng plus par obligation que par volonté personnelle.
Vers la fin de sa vie, il parlait de « l’étude de la boxe » et, pour désigner son école, usait de l’expression « la boxe que nous pratiquons » ( women lianxi de quan). Cette expression fut longtemps reprise par la plupart de ses élèves jusqu’au jour ou fut créée la première association pour le développement de la boxe de Wang xiangzhai, dans les années 80. Monsieur Yao zongxun en fut désigné président et choisit alors de reprendre l’appellation Yiquan, ne pouvant pas nommer cette association « l’association pour le développement de la boxe que nous pratiquons » !
En revanche, certains disciples ont souhaité utiliser le nom de Dacheng par respect pour leur maître, en mémoire de son haut niveau de réalisation. C’est également pourquoi le Yiquan est souvent désigné comme l’école de Yao zongxun, bien qu’il s’agisse, en fait, du nom adopté par la plupart des anciens disciples ayant adhéré à la première organisation officielle...
En outre, le lien qu’entretient le terme Yiquan avec l’école Xinyiliuhequan est sûrement une des causes qui engage certains experts à utiliser l’expression Dachengquan. La boxe de Wang xiangzhai étant basée sur des principes universelles, qui sont utilisés dans la plupart des écoles de l’art martial chinois traditionnel !
Guerre de clans
Pour la deuxième génération des disciples de Wang xiangzhai, deux écoles s'opposent tout particulièrement en Chine : Celle de Yao zongxun et celle de Wang xuanjie.
- Yao zongxun fut considéré comme le successeur de Wang xiangzhai après la mort de celui-ci. Il forma de nombreuses personnes, y compris du vivant de son maître. Il fit sa prosternation (koutou : façon traditionnelle de s'engager comme disciple) au fondateur du yiquan en même temps que son premier maître Hong lianshun (expert de xingyiquan et de Baguazhang). Celui-ci amena, d'ailleurs, tous ses élèves à se prosterner devant Wang xiangzhai (parmis eux se trouvaient également Li yongzong et Dou shiming). Il admirait Wang au point de lui présenter de nombreux autres pratiquants (dont Li jianyu). Yao zongxun fut tout d'abord formé par Han xingqiao, un de ses "grand frères". L'école de Yao utilise la dénomination Yiquan.
- Wang xuanjie est considéré par ses élèves comme le successeur de Wang xiangzhai et comme un disciple de la deuxième génération par les autres car il fut disicple de Li yongzong puis de Yang demao et de Yao zongxun. Il suivait également l'enseignement de Wang xiangzhai lorsque celui-ci enseignait au parc Zhongshan, dans les années cinquante. Très charismatique et anti-conformiste, il fut désigné par de nombreux experts chinois et étrangers comme "Le porte drapeau du Dachengquan" en raison de son très haut niveau de réalisation. Il reçu la visite de nombreux experts d'arts martiaux voulant tester son gongfu après qu'un article lui fut consacré dans le Times. Tous repartir convaincu et la plupart devinrent ses élèves. L'école Wang xuanjie utilise la dénomination Dachengquan.
Ces querelles de successions, profondemment affligeantes, sont encore d'actualité. Elles sont d'autant plus ridicules que Wang xiangzhai eut des dixaines de disciples directs et que chacun d'entre eux transmis ce qu'il avait reçu, c'est à dire sa propre compréhension.
En France
Nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer de grands experts et enseignants sur notre territoire : Le maître Li jianyu, disciple de la première génération, fut un des premiers à venir sur les invitations de Shigeru Uemura, puis plusieurs années de suite, sur celles de Jean-luc Lessueur. Wang yufang, fille du fondateur, fit également le voyage depuis Pékin ainsi que Yu yongnian et Guo guizhi. Puis ce fut Cui ruibing et Wang shangwen qui vinrent enseigner leur connaissances...
Li jianyu, lors d'un stage en France
Malgrés tout des divergences demeurent et les échanges entre pratiquants issus des différents courants sont rares...
La venue prochaine du maître Guo guizhi me donne envie aujourd'hui de lancer un appel aux pratiquants de l'école de Wang xiangzhai, qu'ils nomment leur boxe Yiquan ou Dachengquan :
Oublions les querelles et profitons de cette occasion pour nous réunir et échanger nos expériences, tout en profitant de l'enseignement d'un grand expert !
Guo guizhi, tout d'abord disciple de Yu yongnian, commença son étude du Yiquan pour améliorer sa santé qui était déficiente. Il profita, par la suite de l'enseignement de nombreux disciples de Wang xiangzhai, entre autres Chang zhilang et Yao zongxun...
Guo guizhi, enseignant Zaichui lors d'une des ses venues en France
Le stage animé par Guo guizhi aura lieu à la maison du Taiji, 57 rue Jules Ferry à Bagnolet, le 29 et 30 mars.