Témoignage sur You pengxi, Guo lianyin et Han xingyuan (première partie)


A la fin des années 60, en raison de problèmes de santé, henry Look décide de débuter la pratique du Taijiquan à San Fransisco. Américain d'origine chinoise, il a déjà rencontré beaucoup d'experts d'arts martiaux en Chine dans son enfance...

"Je cherchais un bon professeur de tajiquan et on me recommanda un vieux monsieur qui enseignait dans un parc de Chinatown. On l'appelait maître Guo, son nom était Guo lianyin. C'est comme ça que je suis arrivé à la pratique du Taiji, mais tout ce qui m'interessait à l'époque, c'était une pratique pour la santé. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance de tomber sur maître Guo. J'entretenais de bonnes relations avec lui et, ainsi, il m'a enseigné plus que ce que j'étais capable d'apprendre pendant toute la période ou j'ai été son élève, qui dura tout de même sept années. Ensuite, pour des raisons personnelles, j'ai du arrêter la pratique et j'ai été surpris qu'il accèpte aussi simplement que j'arrête de suivre son enseignement. Il m'a donc laissé partir.




Guo lianyin, disciple de Wang xiangzhai, en jijizhuang



Bien évidemment, je ne savais pas grand chose de lui. Pendant cette période, maître Guo m'avait donné un petit apperçu de ce qu'est le Xingyi et le Bagua, en plus du Taiji. Mais c'était vraiment difficile d'apprendre avec lui car son enseignement était "à l'ancienne"... Tout ce que me disait maître Guo, c'était "fangsong yi dian" (encore plus détendu). Ce n'est que bien des années plus tard, lorsque maître Han xingyuan me proposa de m'expliquer tout ce que je ne comprenais pas, un soir ou il avait bu quelques verres, que j'ai compris l'étendu de ce que j'avais appris à ce moment.
Ensuite, donc, j'ai pu étudier sous la direction de maître Han xingyuan, qui venait de temps à autre aux Etats unis. Je me rendais souvent au Japon pour mon travail à cette époque et, à chaque fois que j'y allais, je m'arrangeais pour rendre visite à maître Han à Hong Kong. Donc, je ne l'ai finallement pas vu autant que mes autres maîtres mais chaque entrevue était intense et je notais systèmatiquement tout ce que j'avais vu avec lui lors de mes visites. J'ai, en fait, beaucoup appris avec lui même si je ne le voyais pas quotidiennement.




Han xingyuan, disciple de Wang xiangzhai, enseignant aux Etats-unis



Dans les années 70, à l'époque ou j'étudiais sous la direction de Guo lianyin, un de mes camarades demanda un soir au maître qui était, selon lui, le meilleur artiste martial en Chine, le plus grand shifu. Et là, maître Guo a répondu que la seule personne qu'il respectait était You pengxi. Nous, on s'est dit qu'il devait vraiment être très fort parcequ'on avait l'habitude de le voir ne rien répondre et juste s'en aller pour éviter de dire du mal lorsqu'on lui demandait son avis sur tel ou tel expert !
Mon ami martin Lee qui était docteur en physique avait été invité en Chine dans les années 80 pour une conférence. Il avait essayé de localiser You pengxi mais sans succès. Comme c'était encore une période de communisme dure, les artistes martiaux ne se montraient pas, personne n'osait parler de lui et tout le monde lui avait répondu qu'il était mort. En plus, You pengxi était de ces chinois qui avait fait une partie de ses études en occident, assez mal vu à cette époque. Il avait eu son diplôme de médecine occidentale en Allemagne et s'était spécialisé dans la dermathologie.

L'année suivante, martin retourna à Shanghai et fini par le rencontrer, lui et sa femme. C'était en 1981. Il lui démontra quelques expression de la force interne que l'on peut acquérir grace à la pratique du Qigong. Il pratiqua le Kongjing sur madame You, il la faisait sauter et rebondir dans tous les sens...





Le docteur You pengxi et son épouse Ouyang min



...Finalement, ils étaient interessé pour venir aux Etats unis et nous avons alors décidé de prendre les frais à notre charge. Maître Guo avait dit qu'il était le meilleurs, alors ça devait vraiment en valoir la peine. Martin s'en est occupé et il a pu lui avoir une invitation par deux universités qui étaient intéressées pour faire des recherches sur le qi, elles prirent finallement les frais à leur charge pour le voyage et le logement des deux époux.










(A suivre...)

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