Force et structure triangulaire
Le texte qui suit est constitué de deux extraits du livre "Les principes du Duanshou en Yiquan", attribué à Wang xiangzhai de manière posthume (Traduction personnelle, tous droits réservés).
L’art du combat propre au Yiquan / Dachengquan n'est pas un art offensif mais plutôt un art d’auto-défense. C'est pour cette raison qu'on insiste sur le Duanshou (le "contre") lorsqu'on parle de technique de combat en Yiquan.
« Contrer l'adversaire, quelle que soit la technique qu’il nous porte ».
On dit également qu’une bonne défense, c'est une attaque !
Ainsi, lors d’une confrontation, toutes les articulations du corps doivent constituer des triangles obtus par rapport à la partie à attaquer. On engendre alors une force préventive et réactive. Peu importe la provenance des coups de poing ou de pied, je pourrai toujours contrer leur puissance d’attaque car cette force préventive et réactive va dissoudre la force concentrée de l'adversaire de par sa forme triangulaire. De plus, la force que j’expulse est toujours une force homogène et intégrale. L'adversaire a donc beaucoup de peine à y riposter. La forme triangulaire présente donc l’avantage de donner une force préventive et réactive. Or, tous les type de Fali répondent à ce principe en collaboration avec l'imagination, générée par l'esprit. La force triangulaire est donc un principe primordial du Yiquan. Tous les triangles formés sur le corps constituent des points de dispersion de la force adverse. Et l’expulsion de notre force ainsi que la réception de la force adverse répondent, en fait, au même principe : réaliser des points de réunion des forces sur tout le corps. En effet, dès lors qu’une réunion de plusieurs forces est établie, elle va fragmenter la force adverse en d'innombrables forces plus faibles. Il faut, par ailleurs, éviter que l'équilibre global soit rompu par les forces fragmentées. Ce qui arrive lorsque, dans le but de maintenir la force homogène et intégrale, trop de tensions sont créées dans les articulations formant les triangles. Il faut essayer de chercher le point de réunion de la force pour chaque mouvement par la tension minimum des articulations et, alors, cette force devient homogène et intégrale. On arrive ainsi à "la forme courbée avec l'intention droite".
Zhang changxin, disciple de Wang xiangzhai
et champion de boxe anglaise en posture jijizhuang
Durant l'entraînement quotidien, toutes les articulations doivent rester en position fléchie. Dans un même temps il faut être relâché. On arrive ainsi à un entretien réciproque de la tension et du relâchement. Toutes les articulations formant des triangles obtus avec une absence totale de plan direct, c'est un plan incliné qui se trouve face à l'adversaire. Par ailleurs, la présence de triangles fixes doit être exclus. Il faut tout de même que la frappe suive une ligne droite au sein de la courbe. Donc, au moment où mon bras prend contact avec celui de l'adversaire, la force spirale, née des triangles qui tournent sans interruption, suit la force adverse et dévie sa forme, créant ainsi une défense au sein de l’attaque. De plus, partout sur mon corps, les triangles actifs forment un ressort gigantesque qui se comprime en permanence, à la fois souple, stable et surprenant comme une vague. La force spirale et la force du ressort proviennent des triangles actifs qui doivent impérativement être maîtrisés pour recevoir un fali de l’adversaire. Sans cela, cette réception devient rigide, obstinée et résistante. Les bénéfices de cet entraînement à long terme nous donnent différentes capacites indissociables et solidaires les unes des autres.
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Hong pu et Xia jiangnan, disciples de Wang shangwen,
dans un exercice de combat libre. Notez les postures transversales
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Monsieur Guo yunshen, mon vénérable maître, occupait autrefois une place importante dans le milieu des arts martiaux. Il l’avait acquit grâce à sa maîtrise des trois anciennes techniques de combat du Xingyiquan que sont perforer, envelopper et piétiner (Zuan, Guo, Jian). A la fin de sa vie, il disait souvent : « Si votre force n’est pas unifiée, votre forme ne peut avoir de fondation, votre intention est sans direction et votre esprit est non stabilisé. Vous pouvez alors pratiquer un millier de style et utiliser dix mille techniques (cela restera sans résultat) Moi, j'ai un principe sûr. ». Ceci constitue une citation suprême.
Les forces de perforer, envelopper et piétiner sont, en fait, exprimées en un seul geste : C’est le retour des trois forces à l’unique force initiale. Pendant ma jeunesse, je suivais mon honorable maître, Guo yunshen, pour l'apprentissage du Xingyiquan (boxe de la forme et de l’intention). Tous les matins, maître Guo ne pratiquait que la posture « du chao primordial » (Hunyuanzhuang), puis quelques dizaines de fois la technique de perforer-envelopper-piétiner. Lorsqu’il s’entraînait, je pouvait sentir les tremblements du sol et entendre un bruit sourd. Au fur et à mesure de l’entraînement, il devenait tel un marteau géant remplit de Qi. Sa force atteignait véritablement l’excellence.
Malgré les innombrables forces ainsi que les différentes façons de recevoir la force adverse utilisées en Yiquan, il faut faire en sorte que toutes se réunissent en une : Sûre, pure, simple, raffinée. De cette façon, la force spontanée peut répondre à toutes les attaques en donnant des résultats. Il faut également beaucoup de concentrations lors de l'entraînement quotidien pour avoir ensuite la certitude et la facilité de vaincre l'adversaire.
Le meilleur moyen d’évaluer une technique de combat, c'est d’en juger l'efficacité et le résultat sur la santé. D’un point de vue purement technique, l’efficacité au combat se trouve dans la simplicité. A travers l'histoire des arts martiaux chinois, on peut remarquer que toutes les écoles ont adopté le principe de « simplicité dans la forme et complexité dans le contenu » :
Le Xingyiquan possédait seulement les techniques de perforer, envelopper et piétiner (Zuan, Guo, Jian). Le Baguazhang ne possédait que le simple et le double changement de paume (Danhuanzhang, Shuanghuanzhang)…
Quel que soit le courant que l’on étudie, et c’est également valable pour le Yiquan, on doit sélectionner certaines techniques selon nos dispositions personnelles. Il faut bien choisir chaque mouvement, chaque posture et chaque méthode en vue de les réduire à une technique unique, suivant le principe « d’aiguiser la lame du rasoir ».
En effet, une posture représente l’esprit et l'intention, c’est l’aboutissement d’une expression de la force spontanée. Si les postures sont trop nombreuses, il devient difficile de réunir l'esprit et l'intention et la force ne peut, alors, être conséquente et rapide.
Il faut donc se poser les questions suivantes concernant les postures : D’abord, y-a-t-il moyen de supprimer cette posture ? Ensuite, est-ce possible d'assimiler cette posture à une autre ? troisièmement, une posture encore plus logique et plus simple pourrait-elle s’y substituer ? J’ai personnellement appliqué cette méthode aux anciennes écoles de boxe chinoise et le fruit de mes travaux et recherches est le Yiquan. Ceux qui étudient cette boxe doivent appliquer la même méthode au sein de leur pratique pour une recherche d'unification de la forme et de la force. Cette unification doit se faire mais il ne faut jamais que l’esprit et l’intention se conforment à aucune image fixe ou forme préétablie. Par cette méthode du retour à l’unité, on arrive à la pensée vide ainsi qu’à une transformation corporelle, guidée par une sorte de « paresse ». Les mouvements du corps ne suivent alors plus aucune forme externe et la méthode se trouve au sein de l’esprit vide. La subtilité réside dans le fait que les actions finissent par se trouver entre le conscient et l’inconscient : Vouloir faire intentionnellement, c'est déjà une méthode préétablie, donc partielle. Ce qui se produit inconsciemment est la véritable spontanéité du corps, l'originalité. Si on exprime une forme précise, voulue, il ne s’agit alors que de simulation. Par contre, le combat qui se termine avant qu’on n’y ait même songé est l’expression juste de l’art martial. L'action qui ne répond à aucune règle préétablie est le réflexe spontané de l'instinct, qui constitue l'objectif final de la technique de combat du Yiquan...
Monsieur Guo yunshen, mon vénérable maître, occupait autrefois une place importante dans le milieu des arts martiaux. Il l’avait acquit grâce à sa maîtrise des trois anciennes techniques de combat du Xingyiquan que sont perforer, envelopper et piétiner (Zuan, Guo, Jian). A la fin de sa vie, il disait souvent : « Si votre force n’est pas unifiée, votre forme ne peut avoir de fondation, votre intention est sans direction et votre esprit est non stabilisé. Vous pouvez alors pratiquer un millier de style et utiliser dix mille techniques (cela restera sans résultat) Moi, j'ai un principe sûr. ». Ceci constitue une citation suprême.
Les forces de perforer, envelopper et piétiner sont, en fait, exprimées en un seul geste : C’est le retour des trois forces à l’unique force initiale. Pendant ma jeunesse, je suivais mon honorable maître, Guo yunshen, pour l'apprentissage du Xingyiquan (boxe de la forme et de l’intention). Tous les matins, maître Guo ne pratiquait que la posture « du chao primordial » (Hunyuanzhuang), puis quelques dizaines de fois la technique de perforer-envelopper-piétiner. Lorsqu’il s’entraînait, je pouvait sentir les tremblements du sol et entendre un bruit sourd. Au fur et à mesure de l’entraînement, il devenait tel un marteau géant remplit de Qi. Sa force atteignait véritablement l’excellence.
Posture Jijizhuang par le maître Wang shangwen,
notez la structure triangulaire
Malgré les innombrables forces ainsi que les différentes façons de recevoir la force adverse utilisées en Yiquan, il faut faire en sorte que toutes se réunissent en une : Sûre, pure, simple, raffinée. De cette façon, la force spontanée peut répondre à toutes les attaques en donnant des résultats. Il faut également beaucoup de concentrations lors de l'entraînement quotidien pour avoir ensuite la certitude et la facilité de vaincre l'adversaire.
Le meilleur moyen d’évaluer une technique de combat, c'est d’en juger l'efficacité et le résultat sur la santé. D’un point de vue purement technique, l’efficacité au combat se trouve dans la simplicité. A travers l'histoire des arts martiaux chinois, on peut remarquer que toutes les écoles ont adopté le principe de « simplicité dans la forme et complexité dans le contenu » :
Le Xingyiquan possédait seulement les techniques de perforer, envelopper et piétiner (Zuan, Guo, Jian). Le Baguazhang ne possédait que le simple et le double changement de paume (Danhuanzhang, Shuanghuanzhang)…
Quel que soit le courant que l’on étudie, et c’est également valable pour le Yiquan, on doit sélectionner certaines techniques selon nos dispositions personnelles. Il faut bien choisir chaque mouvement, chaque posture et chaque méthode en vue de les réduire à une technique unique, suivant le principe « d’aiguiser la lame du rasoir ».
Application du simple changement de paume (danhuanzhang)
du Baguazhang en Shuangtuishou par le maître Wang shangwen
En effet, une posture représente l’esprit et l'intention, c’est l’aboutissement d’une expression de la force spontanée. Si les postures sont trop nombreuses, il devient difficile de réunir l'esprit et l'intention et la force ne peut, alors, être conséquente et rapide.
Il faut donc se poser les questions suivantes concernant les postures : D’abord, y-a-t-il moyen de supprimer cette posture ? Ensuite, est-ce possible d'assimiler cette posture à une autre ? troisièmement, une posture encore plus logique et plus simple pourrait-elle s’y substituer ? J’ai personnellement appliqué cette méthode aux anciennes écoles de boxe chinoise et le fruit de mes travaux et recherches est le Yiquan. Ceux qui étudient cette boxe doivent appliquer la même méthode au sein de leur pratique pour une recherche d'unification de la forme et de la force. Cette unification doit se faire mais il ne faut jamais que l’esprit et l’intention se conforment à aucune image fixe ou forme préétablie. Par cette méthode du retour à l’unité, on arrive à la pensée vide ainsi qu’à une transformation corporelle, guidée par une sorte de « paresse ». Les mouvements du corps ne suivent alors plus aucune forme externe et la méthode se trouve au sein de l’esprit vide. La subtilité réside dans le fait que les actions finissent par se trouver entre le conscient et l’inconscient : Vouloir faire intentionnellement, c'est déjà une méthode préétablie, donc partielle. Ce qui se produit inconsciemment est la véritable spontanéité du corps, l'originalité. Si on exprime une forme précise, voulue, il ne s’agit alors que de simulation. Par contre, le combat qui se termine avant qu’on n’y ait même songé est l’expression juste de l’art martial. L'action qui ne répond à aucune règle préétablie est le réflexe spontané de l'instinct, qui constitue l'objectif final de la technique de combat du Yiquan...