Stage de Dachengquan en Chine 2019 : Retour sur un voyage incroyable

Trois ans que je n'avais pas eu l'occasion de rendre visite à Wang shangwen, avec qui j'ai fêté cette année 15 ans d'amitié. J'avais donc décidé que j'irai lui rendre visite cette année coute que coute. Un petit groupes de pratiquants français s'est finalement constitué pour m'accompagner dans ce périple qui allait nous amener dans la ville de Datong, où réside le maître.

Disciple reconnu du très charismatique et célèbre maître Wang xuanjie de Pékin, Wang shangwen a su développer un Dachengquan en cohérence avec sa propre expérience et n'a pas hésité à revenir sur l'enseignement qu'il avait lui même reçu pour le faire évoluer vers une pratique plus personnelle.

J'avais pu apprécier sa pédagogie et sa disponibilité dès notre première rencontre, en 2004 à Paris.
Mais depuis cette époque son enseignement a grandement évolué. Et j'ai pu être témoin de cette évolution lors des nombreuses visites que je lui ai rendu, notamment en ayant organisé 7 voyages - stages de pratique sous sa direction en Chine, depuis 2005.


Pratique du Zhanzhuang sous la direction de Wang shangwen
Postures alternées "chengbao" et "tuituo"


Aujourd'hui, Wang shangwen le dit très clairement, il cherche surtout à retrouver la philosophie que le fondateur de l'école, le grand maître Wang xiangzhai, a laissé à la postérité. L'enseignement qu'il a reçu de son maître et son expérience personnelle l'ont amené à épurer son style pour se concentrer sur l'essence de l'école : la pratique du Zhanzhuang afin d'obtenir le Gongfu.

Ainsi, après avoir enseigné, pendant des années, un Dachengquan hyper-dynamique abordant de très nombreuses techniques, il a su revenir aux principes fondateur du style que sont : l'obtention de la force et la recherche de spontanéité dans l'expression de celle-ci.

Pour cela, deux points importants abordés par le maître et concernant la structure extérieure (Xing) et l'intention (Yi).

Sur la recherche d'une structure permettant de développer la force naturelle, son accent est porté sur l'ouverture de tous les segments articulaires en "étirant les ligaments pour libérer les os" (shenjin bagu / 伸筋拔骨). Pour cela, il n'hésite pas à faire pratiquer sur des postures plus larges et plus ouvertes que ce qui se fait habituellement, privilégiant désormais les "grands pas".


Le maître Wang shangwen en posture "écarter les nuages" à grand pas 


Sur la recherche de l'intention et du souffle intérieur, il encourage à la recherche d'une posture "vivante" qui permette de faire circuler le souffle intérieur, quitte à générer de légers mouvements pour éviter les crispations et les tensions qui viendraient briser l'harmonie.

Les postures sont abordées avec l'idée d'une complémentarité entre celles encourageant une accumulation (postures Yang) et celles encourageant une restitution (postures Yin) des souffles. Les 2 postures en grand pas fuhuzhuang (se pencher sur le tigre) et xianglongzhuang (chevaucher le dragon) représentant ces principes dans leur expression la plus extrême.



Posture xianglong 



Le nombre de Shili a grandement diminué, en regroupant plusieurs par analogie dans l'utilisation de la force, pour ne plus en pratiquer que quelques uns : les essentiels, ceux d'où sont issus toutes les techniques et tous les mouvements, tel que l'enseignait mon premier maitre, Li jianyu, disciple direct de Wang xiangzhai.

Les notions de tension / relâchement, vide / plein, mouvement / immobilité, intérieur / extérieur, sont appréhendées dans leur aspect complémentaire, inséparable et contradictoire, en accord avec la philosophie du fondateur.


Mise en application avec un élève, 
utilisation de la structure en mouvement spontané


A raison de 6 heures de pratique encadrée par le maître + 1 à 2 heures de pratique personnelle quotidienne pendant 8 jours, les progrès ont très rapidement été visible chez la plupart des élèves venu participer à ce stage en Chine.



Pratique personnelle dans la cours de l'hotel avant le petit déjeuner


En outre le cadre dans lequel nous avons pu évoluer pendant ces 9 jours passé à Datong, la vieille ville réhabilitée de cette ancienne capitale impériale (Dynastie des Wei du nord), fut un enchantement pour tous, pratiquants comme accompagnants...

La générosité, la gentillesse et la bienveillance du maître et de tous ses disciples chinois ont donné à ce séjour une saveur que les participants ne sont pas prêt d'oublier.



Discussion avec le maître autour d'une tasse de thé après l'entraînement 


Photo de groupe au temple de Confucius, 
devant la "porte du grand accomplissement"


Le destin voulait que pendant notre séjour à Datong je rencontre par le plus grand des hasards une personne qui allait me mettre en relation avec un des petits fils de Wang xiangzhai, le second fils du maître Wang yufang. Notre séjour à Pékin pour les 4 derniers jours, et qui devait être entièrement tourné vers la découverte de la ville, fut alors une occasion d'effectuer le déplacement jusqu'à la ville de Tianjin afin d'y rencontrer le maître Jin tonghua...



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