Hommage au maître Wang wenyong
Je viens de perdre celui que je considérais comme mon grand père chinois...
Il avait été vainqueur cinq fois de suite du tournois de Pékin dans sa jeunesse, devenant ainsi une référence dans le monde de la lutte chinoise aussi bien à la capitale que dans le reste du pays.
Issu d'une famille de pratiquant de l'art martial, Wang wenyong avait suivi l'enseignement directement issu du camps d'entrainement militaire de l'empire mandchou, le Shuangpuyin, où son maitre avait lui même appris son art.
Le maître Wang wenyong, travaillant un texte chez lui, dans son bureau
Le maître enseignant à ses disciples dans sa cour
C'est avec le coeur serré que j'écrit ces quelques lignes, me remémorant les très bons moments que j'ai eu le privilège de passer aux coté du Maître. Ainsi, je me souviens de la simplicité avec laquelle il m'accueillait chez lui chaque semaine lorsque j'habitait à Pékin, m'invitant parfois à manger ou à dormir chez lui, ou bien encore le sentiment de fierté et de satisfaction qui émanait de lui lorsqu'il donnait ses leçons particulières sur la terrasse d'été de Jean-luc Lessueur à ses fils Camille et Hadrien, alors âgés d'à peine une dizaine d'années, je me souviens d'un voyage à Tianjin que j'ai fait à ses cotés pour aller rendre visite à son grand ami, l'ancien champion de Chine Gao futong...
Le maître Wang wenyong et son épouse, hivers 2004, dans leur appartement de Pékin
Sa famille française, la famille Lessueur, était sans aucun doute sa plus grande fierté. Une famille entière de champions qu'il a éduqué dès leur plus jeune age et pendant près de 20 ans !
Aujourd'hui, dans ma peine de le savoir parti, certainement accentué par le regret d'avoir côtoyé un tel personnage d'aussi prêt sans jamais m'être prosterné pour devenir son disciple, j'ai le réconfort de savoir qu'aujourd'hui, de là où il est, Maître Wang wenyong est satisfait de ce qu'il a laissé derrière lui...
Paix à son âme.