De la lance à la boxe
Parmi les traditions orales qui circulent au sein de l'école xinyi sur Ji longfeng, celui qui aurait créé cette école, on peut entendre cette histoire :
Ji longfeng, né sous la dynastie Ming, ira en rejoindre les armées lors de la grande campagne de recrutement au service militaire. Au sein de l'armée des Ming, Ji longfeng devient lancier, il apprend alors le maniement de cette arme. Son instructeur militaire se nomme Li jingde, il enseigne "la grande lance des six harmonies" (liuhe daqiang) dont le principe de base est l'unification du corps pour parvenir à manier correctement la lance. Ji longfeng s'entraine sans relâche pendant de longues années et devient un lancier hors pair. Il rreçoit alors le surnom de "Ji la lance divine" (shenqiang).
Malheureusement, les armée des Qing finissent par l'emporter sur les Ming. Les soldats Ming qui en échapperont quittent les territoires occupés et vont se réfugier dans les régions montagneuses et les monastères, d'où ils peuvent organiser la résistance.
La lance xinyi et la grande lance des six harmonies
Ji longfeng séjourne alors à Shaolin puis il se rend au mont Zhongnan. En chemin, il rencontre un moine taoïste qui a entendu parler de lui et qui connait "la lance divine". Ji longfeng est surpris que sa réputation soit parvenue jusqu'ici et la vieux taoïste lui rétorque que tout le monde a entendu parlé de lui dans la région. Les deux hommes échangent alors leurs points de vue et discutent.
Le vieux taoïste lui explique alors le pays n'est plus en guerre, que sabres et lances n'ont plus de raison d'être. Ji longfeng souhaiterait tout de même transmettre ses connaissances et le vieil homme lui suggère alors de transformer son art de la lance en art du poing, qui sera plus anodin et donc plus facile à enseigner...
Démonstration de la boxe des six harmonies
Ji longfeng travail alors à la transformation de son art et crée la boxe des six harmonies (liuhequan), qui deviendra plus tard la boxe des "six harmonies de l'intention avec l'esprit" (liuhe xinyiquan). Cette boxe se concentre essentiellement sur la réalisation des six harmonies internes et des six harmonies externes.
Les six harmonies externes sont une théorie d'utilisation harmonieuse du corps permettant, à la base, de pouvoir manier la lourde lance. Cette théorie deviendra par la suite un principe élémentaire des boxes xinyi et xingyi. C'est également un des principes de base du yiquan qui s'acquière, dans cette école, par la pratique du zhanzhuang. La recherche de force (shili) du yiquan n'étant autre qu'un exercice pour l'acquisition du corps uni (zhengti), c'est à dire la réalisation des six harmonies externes...