Histoire de l'art martial : Les compagnies d'escortes
Les différentes écoles de boxe subirent de nombreux changements et remaniement entre ces deux périodes et beaucoup de nouvelles écoles virent également le jour.
Un phénomène sociale particulièrement intéressant dans l'histoire de l'art martial, et qui eut lieu entre le déclin de la dynastie des Ming (fin du 17e siècle) et l'avènement de la première république (1911), est l'apparition de compagnie d'escorte (biaoju). Ces sociétés de sécurité privée étaient chargées de missions aussi diverses que la protection et l'escorte de riches commerçants ou le transport de fonds et bon nombre d'écoles de boxe virent le jour dans ce contexte. Ces écoles se devaient alors d'être applicables, pragmatiques et facilement transmissibles.
Le contexte sociale dans lequel naquirent ces compagnies fut celui, instable, de la chute de l'empire Ming. Et il semblerait qu'un lien entre ces milices privées et la résistance anti-Qing eut existé : Les premières Biaoju auraient permis le transport des fonds récoltés par les différentes société secrètes dont le but étaient la déstabilisation du nouveau gouvernement mandchou (Qing). Il eut un renouveau dans le commerce de ces compagnies d'escorte à la chute du dernier empire (début du 19e siècle), autre période instable de l'histoire chinoise.
Pendant ces périodes de l'histoire, les routes étant peu sure, le transport de biens fut un exercice particulièrement risqué qui demande une grande expérience ainsi qu'une solide connaissance des arts guerriers.
De nombreux célèbres maîtres de boxe du passé furent à la tête de ce type de milice privée, ou société de protection privée. Parmis les plus connu on peut citer Huo yuanjia, grand expert du mizongquan et dont la vie inspira plusieurs cinéastes.
Si les Biaoju entrainaient leurs employés aux arts de la guerre, elles leur enseignaient également à résoudre les conflits par la diplomatie et de ne passer à l'action qu'en cas de force majeure. Dans ses "Mémoires d'un agent de protection", Li Yaocheng parle de l'importance que jouaient les relations dans ce métier dont la devise "Yihe wei gui" signifie "La paix / l'entente pour seule règle".
L'apparition des armes à feu ainsi que le développement des lignes de chemin de fer mit petit à petit un terme à ce secteur d'activité vers 1920. Les experts de l'art martial n'eurent, alors, plus que l'enseignement pour subsister et la plupart se virent ammené à enseigner leur art au grand publique dans des écoles (wuguan), se concentrant essentiellement sur l'art à main nue.
Enseignement du Xingyiquan dans un Wuguan au début du 20e siècle
Le gouvernement de la première république, fondée en 1911, vit dans la propagation des arts traditionnels le développement d'un sentiment d'identité nationale. Ce sentiment se devait de faire relever la tête à une Chine exploitée par les pays occidentaux et regardée comme une nation faible. C'est ainsi que se developpa également l'idée d'une pratique de l'art martial à des but d'entretiens et d'amélioration de la santé du peuple.
Paradoxalement, les Biaoju voient à nouveau le jour dans la Chine d'aujourd'hui. Depuis mercredi dernier, une société du Guangzhou a commencé à proposer le service suivant aux compagnies et aux individus : fournir une escorte armée spéciale pour protéger l'argent ou tout autre objet de valeur. Le directeur général Li Shu a révélé que sa compagnie avait acheté dix véhicules blindés. Chaque véhicule vient avec cinq gardes armés et un chauffeur et est équipé du système de navigation GPS. La compagnie emploie un total de 50 gardes et relève directement du Bureau municipal de la sécurité publique de Guangzhou. Il s'agit de la 1ère compagnie du genre dans la province...