Fasheng : une technique à part entière
« Shisheng est un moyen de compléter le travail subtil du shili. Son but n’est pas d’effrayer, bien que ceux qui l’entendront ne pourront réprimer un sursaut de peur. Il s’agit, en fait, d’un travail subtil sur l’utilisation des ondes acoustiques produitent par le son pour unifier le corps. »
Les caractères Ki'ai, en prononciation japonaise (Qi He, en prononciation chinoise)
Dans son ouvrage Yiquan, zhongguo shizhan quanxue (yiquan, une étude de la boxe chinoise pour le combat réel), Yao zongxun nous en livre une méthode pratique clairement détaillée (traduction personnelle) :
"Dans la pratique du yiquan, lorsque vous travaillez le fali (explosion de force);vous devriez, en principe, également travailler le shisheng.
Lorsque cet exercice est bien maîtrisé, la force explosive et le son sortent simultanément. Une sentence dit : "Lorsque l'intention (yi) est présente, la force (li) est présente, et lorsque la force est présente, le son (sheng) est présent."
Impressionnant Fasheng du maître Li jianyu lors d'un stage de l'ANYDA
Lorsque le test du son est correct, sans chercher à effrayer la personne qui entend, elle est toujours prise au dépourvu et ne peut retenir un sursaut de peur.
Au début de l’entraînement vous pouvez chercher à produire un son. Mais il est alors nécessaire de continuer à s’entraîner jusqu’au niveau ou le même travail ne produit plus forcément de son.
Dans les temps anciens, ce gongfu s’appelait "le son qui retourne à l’intérieur".
Méthode :
Au moment éclair où se déroule le fali, la respiration interne est brusquement dirigée vers le bas, vous comprimez alors votre diaphragme et dilatez soudainement votre abdomen. C’est une sensation très similaire à une grosse pierre que l’on jette dans un puit : le niveau d’eau monte brutalement et le puit déborde. Il faut rechercher à ce que le mouvement du bas ventre soit le plus bref possible : à peine entamée, l’action est déjà terminée.
C’est, en quelques sortes, une variante avancée dans l’utilisation de la force élastique.
Il y a deux sons qui sont produits lors de cet exercice : L’un est le son YI, l’autre est le son YO.
Au début de l’entraînement, poussez de long cris en utilisant le son YO. Ensuite, émettez le son YI pendant 5, 6 secondes et enchaînez avec le son YO.
L’étape de pratique suivante consiste à réduire l’espace entre ces deux sons pour finir par les fusionner. Vous obtenez alors un cri bref et puissant qui se situe entre le YI et le YO.
La dernière étape consiste à produire le son qui n’est plus perceptible. Ce son, que vous avez travaillé précédemment, est retourné vers l’intérieur. Vous pouvez, alors, mettre votre main devant votre bouche lorsque vous pratiquez : très peu d’air doit en sortir.
Le test du son est un exercice très difficile à réaliser. Le plus important est de bien en comprendre le contenu ainsi que le but. La meilleure façon de réaliser correctement ce travail est de regarder et écouter les anciens lorsqu’ils le pratiquent. A ce moment, il faut porter essentiellement votre attention sur les attitudes posturales et les mimiques, vous pourrez deviner ainsi les sensations à éprouver pendant votre pratique."
Wang xiangzhai disait, en outre, à propos du test de son :
"Il est comme un son qui résonne dans une profonde vallée et aussi difficile à obtenir que les notes de musique huangzhong et dalü (note de musique de la gamme traditionnelle chinoise, dont les ondes accoustiques sont particulièrement difficile à produire".
Le test du son est donc une forme de travail spécifique au yiquan. Ses origines se trouvent probablement dans le "son du tonnerre" (Leisheng) du xinyiliuhequan. L'objectif de shisheng est de compléter le shili, c'est également le travail le plus subtil de l'école de Wang xiangzhai.
Il permet l’expulsion du son (fasheng), qui a pour but d’unifier l’interieur et l’exterieur lors du fali...